Le Landkite apparu pratiquement en même temps que le Kitesurf est souvent resté en marge de ce dernier. Or après un déclin provisoire, le Landkite semble aujourd’hui reprendre du poil de la bête. Chronique d’un retour en fanfare.

UN RETOUR SPECTACULAIRE

Sortant de l’organisation du MTB Contest 2014 regroupant le Championnat de France et le Championnat d’Europe (première étape à Dunkerque), j’ai encore du mal à comprendre l’ampleur qu’a pris cette activité dérivée du Kitesurf. Mais le Landkite, ou  Kite Mountainboard, c’est quoi d’abord ? Ben c’est un peu comme du Kitesurf mais sur terre. Et au lieu d’avoir une planche de kite (ou de surf) sous les pieds, on roule avec une planche de Moutainboard (MTB) : planche à 4 roues qu’on peut voir aussi descendre les pentes de montagne. D’où son nom « Moutainboard ». Alors que le Kitesurf est apparu à la fin des années 1990, le Landkite lui s’est développé en parallèle, mais cette activité est toujours restée un peu en marge du Kitesurf.

LE LANDKITE, UNE ACTIVITE EN MARGE DU KITESURF

Alors que le Landkite est né juste après le Kitesurf. Les pratiquants sont peu nombreux à l’époque et sont surtout du Nord de la France. A partir de 2003, ils se sont regroupés lors de plusieurs Championnats de France, organisés la plupart du temps à Berck par le club local Opale Glisse, pour arriver jusqu’à un  Championnat d’Europe en 2006 et 2007. Pour l’anecdote, Olivier GARET finit 2ème européen, derrière l’anglais Lewis WILBY, considéré comme le meilleur rider mondial de Landkite. Lewis qui fut présent cette année à Dunkerque pour juger lors du MTB Contest 2014.

UN VECTEUR LOCAL : OLIVIER GARET

Olivier GARET et sa femme Claudine PODVIN sont 2 profs EPS de la région parisienne qui arrivent à Berck sur mer en 2000. C’est le tout début du Kitesurf, et Berck se trouve être l’endroit parfait pour performer dans ces nouvelles activités fabuleuses que représentent à leurs yeux, le Kitesurf et le Kite Mountainboard. Olivier sera Champion de France de 2003 à 2007, alors que Claudine alias « Clo » truste également tous les podiums féminins. Mais une grave blessure au dos en 2008 met fin à sa pratique. C’est le Paddleboard ou SUP (Stand Up Paddle), activité naissante en France au début des années 2010, qui va le relancer et lui faire squatter les podiums de l’activité avec le club local du SUP59. Mais en 2014, il se dit : « Deux mois avant le championnat d’Europe et de France de Dunkerque, je me remets doucement au Kite MTB, je repars de zéro. Je réapprends toutes les figures et sur un coup de tête, je décide de participer au championnat d’Europe. Je pensais que j’allais prendre une fessée par la jeunesse montante, mais à ma grosse surprise je finis 5ème  européen et 3ème  français à 41 ans !! ». Cela me fait dire aujourd’hui qu’Olivier GARET est un peu le Laird HAMILTON français, capable de performer dans les activités de Planche à Voile, de Kitesurf, de Landkite et de SUP !

UNE ACTIVITE QUI S’ESSOUFLE

En  2008 l’activité s’essouffle avec des championnats de France qui s’arrêtent et des événements de moins en moins nombreux. Pourquoi ? Peut-être parce qu’Olivier GARET se blesse gravement en 2008. Peut-être parce que l’activité reste une activité hivernale que l’on pratique quand on ne veut pas aller dans l’eau. Peut-être parce que les organisateurs s’usent. Peut-être parce que la FFVL, fédération en charge de l’activité ne voit pas à l’époque le potentiel de cette activité. Peut-être aussi pour d’autres raisons, mais je n’étais pas assez impliqué à l’époque pour le savoir !

LE DFC UN CLUB QUI RELANCE LE LANDKITE

A mon arrivée au comité du club du DFC en 2009, je n’ai pas connaissance de l’historique du Landkite mais je vois l’intérêt non négligeable de l’activité pour apprendre le Kitesurf dans les centres d’entrainements scolaires (DUK). En effet, elle nous permet de fonctionner l’hiver et de développer comme le recommande la FFVL, un pratiquant polyvalent. Pour motiver les jeunes, je crée en 2010 la première conviviale de Kite Mountainboard, avec Olivier GARET déjà présent pour faire le show ! Puis au fur et à mesure des années cette conviviale se pérennise, des riders de Paris et de l’Est de France reviennent régulièrement et soulignent l’aspect conviviale de l’événement. Sous l’impulsion de Laurent Guyot alias « Lolo BSD », l’événement prend de l’ampleur en 2013 puisqu’il fait venir les meilleurs européens. La même année Remy KAUFFMANN, alsacien et fervent pratiquant, relance avec la FFVL le Championnat de France à Leucate. Tout ceci nous amène logiquement en 2014 à organiser lors du MTB Contest le Championnat de France et un tout nouveau championnat Européen basé sur 3 étapes : le KLBB Tour. Cette formidable étape à Dunkerque a vu la consécration de Lolo BSD, qui après avoir été champion de France de Snowkite cet hiver, a fini en tête de tous les podiums de ces derniers championnats. Cela fait de lui aujourd’hui le meilleur rider français et européen, aussi bien en Landkite qu’en Snowkite ! Le seul problème, c’est qu’il est parti bosser dans le Sud (Moana Shop) ou il se retrouve tout seul à rider !

The champion Lolo BSD

LE LANDKITE AUJOURD’HUI

L’activité tend à se pérenniser aujourd’hui en France avec des pôles forts à Paris (AKIF, BKT), dans l’Est (Kite Est Club) et dans l’Ouest (Westlandkite). Ah oui, j’oubliais, dans le sud aussi avec notre trublion Lolo BSD ! En Europe, l’Angleterre, l’Allemagne, et les Pays-Bas sont les pays ou l’activité est bien en place aussi avec un gros niveau. D’ailleurs l’Allemagne risque fort de détrôner la suprématie française à l’avenir car ce sont eux qui trustent tous les podiums juniors ! Alors, allez les jeunes français, relevez le défi !